Dans le secteur de la construction, 60 % de l’impact environnemental d’un matériau provient de sa fabrication. Face à ce constat, Igretec a fait un choix fort : réutiliser un maximum de matériaux existants pour limiter les déchets, préserver les ressources et réduire l’empreinte carbone du projet.

Cette approche circulaire s’appuie sur une collaboration étroite entre plusieurs acteurs engagés. L’entreprise Lixon, en charge des travaux, travaille main dans la main avec Retrival, spécialiste de la déconstruction sélective. Ensemble, ils ont récupéré, nettoyé et rénové des éléments comme les sanitaires, radiateurs, carrelages ou menuiseries… pour les réinstaller un à un sur le site.

Plutôt que de tout démolir, le projet conserve la structure porteuse existante. Ce choix permet de réduire les coûts, d’éviter des tonnes de gravats et de préserver l’identité du lieu. Certains éléments inutilisés sur place sont redirigés vers des filières de réemploi externes, tandis que d’autres matériaux issus du marché circulaire — comme l’isolation — sont intégrés à la rénovation.

Un audit de réemploi réalisé par Rotor en amont du chantier a permis d’identifier les ressources disponibles et de planifier leur réutilisation de manière stratégique.

Au-delà du chantier, c’est tout un écosystème qui se met en place. La caserne accueillera bientôt La Marmite, un incubateur d’entreprises dédié à la relocalisation de l’alimentation saine et durable sur le territoire de Charleroi Métropole. Un projet qui s’inscrit parfaitement dans la logique circulaire du site : produire local, consommer mieux, construire autrement.

Ce chantier ne se contente pas de transformer un bâtiment : il incarne une nouvelle manière de penser la ville. À travers le réemploi, la coopération et l’innovation, Charleroi affirme sa volonté de bâtir un avenir plus résilient et plus responsable.